Brian Eno

Né dans le village de Melton, à Suffolk, en 1948, en Angleterre, d'un père qui travaille à la poste et réparateur d'horloges, d'une mère de nationalité Belge dont l'un d'eux a un père multi instrumentiste réparateur d'orgues d'église, Brian aura un plus jeune frère, Roger, et une plus jeune soeur, Arlette.

Au début des années 60, il commence à écouter le rythm' n blues des États-Unis, le blues, le doo-woop et le rock de Little Richard. À 16 ans, il se passionne pour les arts en général et se convainc qu'il n'aura jamais un travail conventionnel. Il fréquente la Ipswich School of Art dont le programme est développé par l'artiste des nouveaux médias Roy Ascott. Il a comme enseignant l'artiste Tom Phillips qui l'encouragera toute sa vie dans l'audace musicale. À 18 ans, il fait un diplôme en beaux arts à la Winchester  School of Art dont il gradue, en 1969. Il assiste, à cette école, à une conférence tenue par Pete Townshend, ancien étudiant de l'école des Nouveaux Médias d'Ascott, lui aussi, et guitariste de The Who, band internationalement connu en 1968, et comprend qu'il pourrait gagner sa vie dans le monde de la musique sans formation classique, de musicien. Comme eux. 

Son instrument de musique, à l'école, est une machine enregistreuse sur bandes magnétique. Déjà, il bidouille. Bricole, Fait des collages sonores. À 16 ans, il avait joint son premier band, The Black Aces où il y était batteur. L'année suivante, il formait Merchant Taylor's Simultaneous Cabinet, un groupe de musique d'avant-garde. Il fait de la musique d'avant-garde avec The Maxwell Demon, Dandelion et The War Damage. Avec de dernier band, il en est le leader et joue même de la guitare, adoptant un personnage théâtral au micro. Marié à 18 ans, le couple a une fille, la même année. Mais se sépare deux ans plus tard. 

Eno choisit de s'installer à Londres. Il collabore dans les voix à un album de Cornelius Cardew & the Scratch Orchestra. Il fait aussi de la musique d'avant-garde pour une trame sonore. Pour gagner plus de sous, il est assistant dans une firme de publicité pour un journal pendant 3 mois. Il quitte pour vendre des équipements électroniques et des hauts parleurs. Ce qui commence à trop ressembler à "un travail conventionnel" mais le garde intéressé à le technologie. Il est habile de ses doigts et construit en bois des pharmacies de salle de bain qu'il vend à ses ami(e)s. 

Dans le métro, il fait la rencontre du saxophoniste/joueur de hautbois Andy Mackay qui a ses instruments avec lui. On échange musique et on s'entend si bien qu'on choisit de se partir un band ensemble qui s'appellera Roxy Music. Si Eno ne fait pas cette rencontre, il dira dans le futur qu'il serait peut-être enseignant en arts de nos jours. Avec Bryan Ferry, Paul Thompson, Phil Manzanera et Graham Simpson, qu'ils recrutent par la suite, ils lancent un des meilleurs premiers albums pour un nouveau band dans les années 70. L'année de ma naissance. Il est aux synthétiseurs, et sera crédité simplement sous le nom de "Eno". Pour le second album, lancé dès l'année suivante. les tensions sont plus grandes entre la direction souhaitée par Brian et celle souhaitée par Bryan Ferry. Brian participera à l'album, mais ce sera son dernier avec le groupe qu'il a co-fondé avec Mackay. Qui lui, restera jusqu'à la fin. 

Il lance tout de suite une collaboration musicale avec Robert Fripp de King Crimson. L'album sera reconnu comme précurseur du style nouvel âge. Il lance ses deux premiers efforts solo en 1974, et lance un nouvel effort avec Fripp, la même année où il lance son 3e album solo. Son 4e, minimaliste et aussi ouvrant les portes au style nouvel âge qu'il créera presqu'à lui seul (avec la musique de Steve Reich et Phillip Glass) est lancé également avant la fin de 1975. David Bowie sera un grand fan de Discreet Music. Il est très productif dans les années 70, en solo, avec des textures sonores qui sont comme des marches dans des parcs sur la lune. 

Il travaille beaucoup en studio avec Harold Budd, Jon Hassell, Laraaji, Talking Heads, David Bowie, Ultravox. Devo. Il se fait une heureuse réputation comme producteur autant que comme développeur de nouvelles tappiseries sonores aériennes. David Byrne, chanteur (asperger) des Talking Heads, dira de lui qu'il n'était aucunement musicien, mais grand technicien. Il co-invente un système très cérébral de cartes qu'il brandit, pour inspirer les musiciens qu'il appelle les stratégies obliques. 

Sur le dernier album de Genesis avec Peter Gabriel, en 1974, on crédite Eno "d'Enossification". Il collabore à des effets de studio en créant de l'écho, du reverb, des filtres, des traitements différents pour la voix de Gabriel. Il nourrit le son différemment pour le band.

Mais 10 ans plus tard, Brian est ailleurs. Ironiquement, en 1983, la formation qu'il avait lancé avec Mackay, Roxy Music, se sépare cette année là. C'est aussi l'année du dernier album enregistré avec Steve Lilywhite pour U2 Un album qui les amené ailleurs. Un ailleurs qu'ils voudraient contrôler quand même. Roxy Music a été une grande influence pour les 4 membres. 

On demande à Eno si il voudrait produire leur prochain effort. Eno n'est pas emballé de penser retourner au rock et pour les rencontrer, amène le dernier ingénieur de son avec lequel il a travaillé, Daniel Lanois avec lui. On sera charmé par les 4 Irlandais qui leur parlent de leur projet. Un album qui ne soit pas autant rock qu'une oeuvre artistique différente de ce qu'ils ont offert jusqu'à maintenant, avec des échos et des textures nouvelles. Eno est surpris de voir qu'ils sont si unis quand ils jouent. Qu'ils soient bien 4, mais en même temps, un seul. Et qu'ils soient tous si différents. Eno aime cuisiner en studio avec des mix et des collages. Lanois préfère les sons plus organiques. L'équilibre recherché par U2 serait parfait.

Eno pensait se retirer de la musique un temps pour se concentrer sur l'audio visuel qu'il avait étudié mais assez peu pratiqué. Mais là, il a envie d'essayer. 

Ça devra être avec Daniel toutefois.

Qui?

Le Québécois Daniel Lanois. 

Tous deux ne sachant pas qu'ils changeront la vie des 4 Dublinois. 

La leur, et celles de millions d'ados comme moi. 

Au nom de l'amour de la musique.