Les Sex Pistols ont bousculé les conventions sociales et musicales. La rumeur veut que les premiers spectateurs du premier spectacle ont tous formés de bands par la suite. C'est vrai pour Morrissey, futur Smiths, Bernard Sumner, Peter Hook & Ian Curtis futurs Joy Division/New Order, Pete Shelley futur Buzzcocks, Mark E. Smith futur The Fall, Mick Hucknall, futur Simply Red, Howard Devoto, aussi futur Buzzcock, mais futur Magazine aussi et les producteurs, directeurs de maison de disques, Martin Hannett et Tony Wilson Mais les Irlandais de U2 n'y étaient pas. Ils n'étaient que'entre 40 et 50 au Lesser Free Trade Hall de Manchester. Ce qui ne les empêcheront pas d'être fans des Sex Pistols. On composera même
un morceau inspiré du projet de Johnny Rotten, P.I.L., ex-chanteur de la courte aventure des Pistolets Sexuels. On sent que des
portes sonores s'ouvrent.

Le punk britannique était une école d'art expérimentale ayant échappé au laboratoire pour courir les rues avec le prolétariat. Le punk de Londres scandait NO FUTURE, et l'écrivait même sur les murs et les t-shirts, parce qu'on sentait que le Royaume-Uni était à l'aube d'une crise sociale. Pas de futur ? En Irlande, on a alors l'impression qu'on a même pas de présent. Même en groupe, on a l'impression que le futur est ailleurs. De l'autre côté des océans, des villes, des frontières, là où les industries ont déjà rendus fier le Royaume-Uni. Là on intimide les gens en leur faisant croire que les problèmes de industries sont les syndicats (encore de nos jours) et non l'émergence de la globalisation. Un essor qui exigera une certaine réciprocité de la part de ses créateurs quand dans ce monde constamment en train de changer, les emplois dans le secteur du métal, du charbon et de la vapeur seront transformés par la machinerie et produit beaucoup moins chères en exploitant les pays colonisés comme le Bangladesh ou l'Inde, qui demanderait leur part du marché en offrant ce "cheap labor".

On cherche alors a remettre les pendules à l'heure et présenter quelque chose de 100% neuf. Ce que les Sex Pistols ont fait du poing et de la gueule. Bono en sera impressionné. Sacrant et étant baveux à l'égard des médias,
DANS les médias.
Pretty Vacant devient le
fuck off plus masculin que la féminité du glam rock. Qu'on ne renie pas non plus. L'équilibre des deux plait. Les idées pour les chansons devenaient plus importantes que l'habileté de les exécuter. Pas besoin que ce soit joli ni pour un garçon, ni pour une fille. On assiste au spectacle de The Clash au Trinity College, à Dublin et ça y est !: on sent que c'est une invitation à monter sur scène, nous aussi. On sent que la musique est libératoire pour sa génération. Joindre
une émeute blanche ? Pourquoi pas ? Même les Beatles portaient des barbes de grandes personnes. Les Stones perdaient leur plus lyrique guitariste, Mick Taylor, Led Zeppelin fanait.
Les Stranglers le chantaient, on appelle de nouveaux héros.
Puisque leur gérant Paul McGuiness les dit "pas prêts pour Londres" Bono et son amoureuse Ali se rendent dans la capitale Anglaise avec
14 cassettes comprenant
toutes les
mêmes 6 morceaux comme
démo. On fera ça nous-mêmes. On réussit à les donner à 2 de ses 4 scripteurs musicaux préférés de magazines de musique. Qui tous deux, aiment ce qu'ils entendent. Bono est redevenu vendeur itinérant. Pour tous ceux qui n'aiment pas, The Edge dit "
qu'ils n'essaient pas d'écouter assez fort". Ça stimule les autres. On croit en soi.
Mais toutes les maisons de disques les refusent. Même quand Paul McGuinness est confirmé comme gérant. Recevant autant que les 4 autres, 20% des gains. On fait quelques spectacles mais The Edge se brise une main dans un accident de voiture, et jouera quand même, et les spectacles passent de moyen à pas bons du tout. On est si découragé de n'avoir ni de mini van pour voyager, ni de contrat de disques, que Larry pense redevenir courrier. Adam pense retourner travailler au marché de poissons. Th Edge pense retourner au Collège. Bono, redevenir pompiste. Ça lui permettrait d'écrire entre les voitures venant à la pompe.

Mais c'est la crise du pétrole. On fait la file pour faire le plein. Il n'a aucun temps pour écrire. Ni être punk. Tout le monde s'entend qu'à 18-19 ans, ils ont déjà beaucoup de talent, et pourtant, on semble justement se dire, "ils ont encore le temps..." un soir on se trompe et on annonce même V2 au lieu de U2. Tout va si mal. On commence à se sentir comme le chevalier noir dans Monty Python & The Holy Grail. On a peu, mais on ne manque pas de détermination.
Question d'alourdir tout ça, la mère de Larry Mullen Jr perd la vie dans un accident de voiture en novembre 1978. Larry est si dévasté, il pense tout abandonner. Bono, qui a aussi perdu sa mère assez fraichement, le convaincra qu'au contraire, la musique peut l'aider, et lui faire passer au travers de tout ça. Deux ados sans maman. Et à 4, ils pourraient tous remuer des montagnes si ils le voulaient. Ensemble.
McGuinness, quand la main de The Edge est assez guérie, leur déniche un spectacle au National Stadium. Dee Fuckin' National Stadium ! Capacité de 1200. On vise 200, 250. Le 20 février 1980, c'était plus de 300 qui y seront. Toutefois 157 qui n'avaient rien payé. Ouin...beaucoup moins que 200 vraiment curieux fans. Ils ont l'impression d'échouer encore. Mais ils l'ont fait mieux. Dans la foule, pas juste famille et amis. Au$$i de$ oreille$ intére$$ée$.
On réussit à attirer l'attention d'un recruteur de Island records. La maison de disques de Bob Marley, Lee "Scratch Perry et de leurs héros Roxy Music. McGuinness leur dit "oui, oui, oui les gars" des yeux quand ce représentant leur fait une proposition. Les gars se dévisagent le temps de réaliser que... ça y est ?
Ils auraient un contrat de disque? Les sourires deviennent des visages qui rient de nervosité.
Un futur semble se substituer au présent.
Man...une van ?
Quand on signe le contrat, leur premier chèque serait déjà à la poste.
U2 nait pour vrai. Ils n'ont pas 20 ans encore. Adam sera le premier à l'avoir en mars. 4 ados dans un vent nouveau.
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